Henri Martin, Jeune fille assise


Henri Martin. Jeune fille assise, vers 1904. Huile sur toile, 96,4 x 56,5 cm. Musée des Beaux-Arts, Reims

C’est en 1885 qu’Henri Martin rencontra Edmond Aman-Jean et Ernest Laurent. Ils se trouvaient à Florence, tous trois ayant été lauréats d’une bourse de voyage au Salon.
Le talent précoce de Martin, méridional au caractère bien trempé, lui avait déjà permis d’obtenir quelques récompenses. Mais il cherchait encore sa voie et confessa : « Après avoir vu l’Italie, je peignis avec amour. »
De retour en France, il engrangea les succès.
Ses thèmes explorés au cours des années 1890 (femmes en prière, jeunes filles à la lyre, anges veillant sur la campagne) empruntaient le plus souvent à l’imagerie du symbolisme, mais avec déjà une entière dévotion à la nature, qui allait devenir sa marque de fabrique.
Ses envois au Salon plurent tant au public qu’ils entraînèrent une étonnante réaction de jalousie de la part de Signac, ce dernier qualifiant Martin de « cambrioleur des impressionnistes et des néo-impressionnistes ».
Dans leur jeunesse, Aman-Jean et Laurent avaient partagé un atelier avec Georges Seurat. Tous trois avaient posé les bases du néo-impressionnisme, dont le principe était d’obtenir un maximum d’intensité en posant côte à côte des couleurs opposées.
La technique d’Henri Martin avait lentement évolué vers un tachisme très personnel ne respectant aucunement l’orthodoxie divisionniste. Et Signac ne voulut pas voir l’extraordinaire créativité dont Martin fit preuve au cours de cette période.
Peint vers 1904, Jeune fille de profil fait le lien entre la période symboliste de l’artiste et les œuvres de sa maturité, toujours plus dédiées à sa passion de la nature.